L’ISOLEMENT
NATHAN CURT
NOMMÉS – ARTS VISUELS
HELLO, NATHAN CURT
Je m’appelle Nathan Curt, j’ai 19 ans et je suis actuellement en 2ème année dans l’école de cinéma audiovisuel l’ESEC, (anciennement ARFIS) en spécialité Image. Depuis mes 14 ans, je suis passionné par le cinéma mais surtout par les émotions qu’il peut transmettre. En affinant ma perception, je me suis rendu compte que c’était l’image qui me provoquait le plus d’émotions et j’ai donc décidé de l’étudier davantage et de me lancer dans une école de cinéma car la fiction est ce à quoi j’aimerais me destiner bien qu’avec le temps, je tends aussi à me tourner vers le documentaire et/ou la photo.
Cela fait deux ans que je me suis lancé dans la photographie car je trouvais intéressant le fait de raconter une histoire et partager des émotions en une seule image, sans dialogue ni scénario écrit. De manière autodidacte, j’essaie également de m’approprier les techniques de l’argentique de manière à la fois théorique et pratique car je trouve que le grain naturel de la pellicule apporte un aspect plus vivant et ancré dans la réalité par rapport au numérique. Ce qui m’attire le plus dans la photographie, c’est de pouvoir me saisir des instants de vie du quotidien et les sublimer en jouant avec le cadre, le type de pellicules ou encore par la retouche. J’aime l’idée de capter la beauté isolée dans des scènes de la vie quotidienne, cela me pousse à prêter particulièrement attention aux détails qui m’entourent et me fais aussi vivre des moments sous différents points de vue en détournant la réalité par le biais de la photographie.
L’ISOLEMENT
Cette photo est la première que j’ai capturé de mon voyage sur le port d’Amsterdam, 1ère étape d’un road trip de trois semaines que j’ai entrepris en septembre 2023. Elle a été prise avec l’appareil photo argentique que ma mère m’a transmis et avec une pellicule Kodak Color Plus 400 ISO. A notre arrivée à la gare ferroviaire, mon amie et moi sommes arrivés sur ce port et nous sommes posés un moment sur le ponton pour projeter les étapes de notre road trip et cette première image capturée a fait sens dans notre projection de ce voyage. J’ai été interpellé par cet homme assis, ses chaussures posées à ses côtés, et son T-shirt posé volontairement sur la tête comme une manière de se couper du reste du monde, une tentative de reprendre ses esprits.
L’arrière-plan avec d’énormes bateaux semblant rivés à quai donne une impression d’écrasement de l’individu au premier plan avec une dimension quasi sociale. Ce contraste a agité mon imagination et réflexion : Qui se trouve derrière ce corps anonyme ? Comment est-il arrivé ici ? Que fait-il ? L’homme semble vidé de son énergie, comme de retour d’un long périple, et occupe une place très restreinte dans le cadre, comme s’il était écrasé par le second plan où l’on retrouve le bateau et les immeubles représentants le confort, la bourgeoisie, l’industrie et plus globalement la consommation de masse avec ses constructions grandioses et tape à l’œil. Pourtant le cadrage, tout en ancrant le décor dans une réalité très pragmatique, laisse aussi selon moi entrevoir une forme d’ouverture vers un voyage, une forme d’odyssée intérieure, plus spirituelle que réelle, à la recherche d’un lieu où il se sentirait à sa place et libre, lui permettant alors de retirer ce T-shirt le coupant de toute perspective d’horizon.